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Une stratégie paradoxale

Essais de résistance culturelle
Presses universitaires de Bordeaux, 1998.

Présentation de l’éditeur (fragment)

     Ces « essais de résistance culturelle », qui se situent d’abord dans le contexte anglo-saxon, ensuite dans le contexte français (White évolue entre deux langues, entre deux mondes), s’échelonnent de 1963 à 1996 et sont divisés en quatre sections : « La révolution culturelle à Glasgow », « En France : autour de mai 1968 », « Les années de la dérive », « Le champ du grand travail ». Tout en répondant à la question : quelle tactique adopter pour survivre (et même vivre hautement) à l’intérieur d’un désastre, ils s’efforcent aussi d’ouvrir, en dehors de toutes les orthodoxies établies et de leurs dégradations médiocratiques, un espace culturel à la fois original et général.

Extraits
     À la différence de mes autres livres d’essais, celui-ci est de nature plus politique, voire polémique, se situe plus près d’un contexte socio-culturel et s’attaque directement, ici et là, à ce que j’ai appelé, dès l’époque d’Une apocalypse tranquille, la médiocratie : une maladie, infantile souhaitons-le, de la démocratie. Il est à la fois le récit d’une résistance (le titre original de ce livre était Essais de résistance culturelle), le compte rendu d’un mouvement individuel et microsocial et un programme. Il présente un itinéraire poético-intellectuel et socio-expérimental qui a débuté en Grande-Bretagne en 1963 et s’est poursuivi en France depuis 1967. Pour suivre la chronologie des texte, il suffira de se reporter à la bibliographie.
     Quant aux paradoxes qu’annonce le titre de l’ouvrage, le lecteur n’aura aucun mal à les repérer : pratique poétique intense mais loin du milieu littéraire, en dehors du ghetto poétique ; activité socio-politique, mais sans appartenance partisane aucune ; intérêt pour des sources natives (« nationelles », non nationalistes, aurait dit Hölderlin), mais sans idéologie identitaire ; études orientalistes, mais sans attrait pour la « spiritualité », encore moins pour les communautés et les gourous ; esprit féru d’éducation, mais féroce vis-à-vis des institutions pédagogiques, amoureux de la pensée créatrice, mais détestant le discours de la « créativité » — et ainsi de suite.
     […]
     Je n’ai jamais oublié cette phrase de Whitman à propos du poète-penseur radical, que j'avais lue quand j'étais adolescent : « Ne trouvant aucun espace à sa convenance, il s’en crée un. »


Presse
Voilà de courts « essais de résistance culturelle » (sous-titre de l’ouvrage) qui rassemblent des textes publiés en France et à l’étranger, dans des journaux, ouvrages ou revues. […] Cet assemblage donne un cru excellent. Dans des écrits au ton vif et  caustique, parfois polémique, enflammé ou pamphlétaire, souvent provocateur (« avoir des racines, c’est végéter »), White ne masque ni sa colère ni son dégoût devant l’idéologie mystificatrice de la communication, et surtout devant la déculturation générale qui reçoit la caution des institutions (politique, littéraire et éducative). Ses analyses critiques trouvent, comme toujours, une résonance avec la pensée de ses « témoins privilégiés», que sont (entre autres) Artaud, Daumal, Milarepa, Nietzsche et Mandelstam.
La réunion de ces fragments en volume n’est pas liée à une opportunité éditoriale, encore moins à un opportunisme : ces brefs essais donnent à voir la ligne de fracture, l’arête vive de l’œuvre, d’où naissent les travaux plus élaborés qui forment les grands jalons de la pensée de White. […] On y sent la verdeur et la saveur d’une pensée saisie dans son énergie première, dans un mouvement d’expansion de l’être qui repousse, de tous côtés, les murs de la bulle socio-culturelle où nous (nous) sommes enfermés.
     Claude Fintz, revue Passerelles