Je tiens à ce qu’on voie Artaud, dès le départ, comme un homme engagé dans une révision générale des concepts et des valeurs, non pas comme une quelconque anomalie : un artiste plus ou moins intéressant, un fou plus ou moins distrayant. […] Quand on a affaire à un paysage aussi puissamment grotesque (j’entends, plein de rochers et de grottes) que celui d’Artaud, un paysage jonché d’éléments si noirement clairs, on ne peut pas (à moins d’être ce qu’Artaud appelle un cochon des lettres) le prendre comme un « ensemble » et le réduire à je ne sais quelle bouillie pour esprits consommateurs, quelle tambouille infantile (servie, bien sûr, avec « du style »). Il faut s’y promener, il faut prendre le temps d’aller de saillie en trou, de sentier en piste, il faut s’y exposer, s’y aventurer.

… un essai remarquable, d’une forte et belle densité, qui pulvérise définitivement la conception réductrice d’un « cas pathologique », étiqueté « fou », à une curiosité nosologique à relents de scandale. […] Avec beaucoup d’intelligence et de sensibilité, Kenneth White accompagne Antonin Artaud jusqu’en ce point de non-retour à partir duquel le grand travail peut commencer et de nouvelles pistes s’ouvrir.
     Henri-Charles Tauxe, La Gazette de Lausanne

Kenneth White revisite magistralement Artaud.
     Marc Baronheid, La Wallonie