Le Visage du vent d'est
Traduit de l'anglais par Marie-Claude White.
Paris, Les Presses d'Aujourd'hui, 1980.
Préface de l’auteur (fragments)
Le « visage du vent d’est » est une ancienne expression chinoise pour désigner la réalisation du Tao. « Si tu reconnais le visage du vent d’est, dit Tchou Hi, chaque fleur est le printemps. » Et Lao Tseu, parlant de la région où souffle le « vent d’est », dit : « Impossile à définir, on l’appelle la forme du sans forme, et l’image de ce qui n’a pas d’image. »
[…]
Vivre le plus possible en dehors des contextes établis, prolonger le plus possible mes racines, c’est de cela, au fond, qu’il est question dans mes pérégrinations. Il ne s’agit pas, dans l’art tel que je l’entends, de faire des inscriptions, si belles soient-elles, sur des monuments anciens, ni même d’élever un monument nouveau : il s’agit, en « s’écrivant » d’aller jusqu’au bout du chemin et de voir le visage du vent. Alors, mettons-nous en route. Oublions (sans les oublier) les textes et les disciplines sédentaires, et « sortons nos souliers de marche », sachant que nos maîtres là-bas sur la route pourront être, comme l’a dit un sage indien, « le vent et la putain, la vierge de l’enfant, le lion et l’aigle » – je dirais volontiers, pratiquement n’importe quoi, animé ou inanimé.
Quand le moine demanda au maître : « Qu’est-ce que le Tao ? », la réponse fut : « Va ! »
Où que nous allions, nous allons chez nous.
Extraits
Presse