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Rivages : Lectures de Kenneth White

Dix études, accompagnées de textes inédits de Kenneth White.
Textes rassemblés par Serge Velay, directeur de TERRIERS, Cahiers de littérature.
Nîmes, TERRIERS, 1987.

Avant-propos par Serge Velay

     Que le premier numéro de Terriers en hommage à un écrivain vivant porte sur l’œuvre en cours de Kenneth White n’est pas le fait du hasard. L’accueil fait ces dernières années à cette œuvre confirme qu’elle est venue répondre à une attente ; qu’elle est aussi, selon l’expression de Robert Bréchon, « l’un des signes du dégel ». Car nous commençons à sortir à peine de plus de deux décennies d’un terrorisme intellectuel et littéraire fondé sur l’esprit de système et les dogmes.
     Or, toute œuvre conséquente, on le sait, ose la question pressante de sa lecture. C’est à l’élaboration de cette « lecture » de l’œuvre de White que se sont essayés celles et ceux qui, dès le début de 1985, ont bien voulu répondre à notre invitation.
     Au moment où nous esquissions notre projet, Philippe Mogentale nous écrivait : « Il faudrait, pour parler de l‘œuvre de White, une écriture transparente et légère ; une disponibilité inquiète, une grande vitalité. » Mettant ici un terme à plus de deux ans de travail de préparation de cette livraison, nous souscrivons plus que jamais et sans réserve aucune à cette opinion. Certainement chacun de ceux dont on lira la contribution a-t-il formé, à un moment ou à un autre de sa lecture et de sa réflexion, pareille exigence sans parvenir toujours à se sentir à sa hauteur. C’est un fait que l’œuvre de White met le critique à rude épreuve. Ces lectures auront cependant pris, chacune à sa manière et dans le champ dont elle relève, le parti de l’utile : l’on pourra constater comment dans cet ensemble de textes se multiplient points de vue et références, et comment y sont sollicités, quelquefois même comme pour les pousser jusqu’à leurs limites extrêmes, certains registres et certains appareils conceptuels de la critique.
     Comment rendre compte en effet de la démarche singulière de White, qui consiste en une pratique d’écriture fondamentalement liée à un « projet poétique global » ? C’est précisément à ce type de difficulté que la critique pourrait reconnaître, sinon pressentir, la pertinence d’une œuvre, c’est-à-dire son efficacité. Mais face à une écriture qui s’est donné comme fin de traduire « l’inaccessible accédant », et pour principe l’attention la plus aiguë au double geste de don et de retrait de la parole poétique, il se trouve que la critique choisit le plus souvent de garder un silence prudent et gêné. Fût-ce au prix de l’élaboration d’approches critiques nouvelles (n’est-ce pas, d’ailleurs, la raison d’être de la critique de se forger constamment de nouveaux outils ?), nous voulons dire qu’il y a une œuvre, et qu’elle est à lire. Un autre façon de ne pas lire consisterait à affirmer que Kenneth White est un guide, ce qui aurait pour effet d’occulter son travail avec tout ce que sa démarche met en jeu.
     C’est pourquoi les contributions que nous avons suscitées sont, ni plus ni moins, autant d’« introductions » à l’œuvre en cours et à la démarche de l’écrivain. Elles ne visent donc ni à établir ni à fixer le sens de textes qui ne sauraient être considérés comme des objets d’étude en eux-mêmes. Nous n’avons jamais souhaité ajouter un volume au « magasin littéraire ». Différemment, il s’est agi, prenant argument de quelques thèmes ou de quelques termes, de se porter comme « en avant » – en accompagnant, en questionnant une parole poétique dont il est apparu aux lecteurs attentifs, il y a quelque vingt ans, que la vocation est d’ouvrir un autre espace. C’est tout simplement de cela que nous avons voulu parler.
     L’on aura compris que ce numéro de Terriers ne recèle aucune vérité. En revanche, ces « rivages » avancent de nombreuses questions qui pourraient bien témoigner d’un seul et même désir : dessiner le chemin des présences.

Serge Velay, Nîmes, février 1987.

Extraits
Sommaire

Entretien avec Gérard Larnac : Les rivages de Kenneth White

TEXTES DE KENNETH WHITE
Le rêve d’Ovide (poème)
Petite introduction à la biocosmopoétique (essai)

ESSAIS ET LECTURES
Serge Velay : Une pratique jubilatoire
Marc Klugkist : Un cheminement initiatique
Gilles Zenou : Kenneth White et la littérature nomade
Maria Graciete Besse : Une géométrie du regard
Patrick Hutchinson : La post-modernité et les oiseaux blancs
Gilles Farcet : L’individualiste cosmique et ses extra-vagances
Michèle Duclos : Portrait d’un anarchiste planétaire
Robert Bréchon : Kenneth White au miroir de Fernandeo Pessoa
Alfred Eibel : Sept lettres sur Le Visage du vent d’est
Philippe Mogentale : Équipée : de l’Attente à l’Étreinte
Arnaud Villani : Fouler le sentier des oiseaux