Extrait de la préface de Claude Fintz

     Oui, l’expérience la plus jouissive de la littérature suscite, comme ici, une forme d’ivresse. De vol. D’envol. Dans ces pages, beaucoup de terres neuves, et des points de vue inhabituels qui étaient dans l’angle mort de ma vue. Avec cela, une immense générosité, un côté direct qui fait que ce que dit ou écrit White provoque une sorte d’ébrouement du corps – comme fait, le matin, l’oiseau dans la mare. On y perd des plumes, mais on s’allège, on voit clair. […]
     Le contact de Kenneth White est toujours une oxygénation, l’occasion assurée de respirer plus amplement, de se régénérer. Lire ce court texte litt/oral (en fait, on l’écoute) est une heure passée, par grand vent, au large de Gwenved (la maison de White sur la côte armoricaine).
     Mais ce que je dis est banal, car l’expérience est plus large : elle implique d’entrer dans un corps ouvert et «spacieux» et suppose de se laisser porter par vents et courants. Une danse d’altitude peut alors commencer.