accueil
portrait
portrait
portrait
portrait
portrait
portrait
portrait
© 2008 - Une réalisation Symbiose Informatique - Création graphique : Sucré Salé     fr    us

Au large de l'Histoire

Éléments d'un espace-temps à venir
Essais
Marseille, Le mot et le reste, 2015.

Présentation de l'éditeur

Pendant les xxe et le xxe siècles, on a cru, malgré tout, que l’Histoire était synonyme de Progrès. Qu’elle menait quelque part à un grand État, au communisme universel, à un Supermarmché du bonheur. Personne n’a plus confiance dans l’Histoire. D’où un grand vide existentiel et culturel. Sns utopisme, sans réenchantement facile. Kenneth White entreprend une navigation hauturière dans un espace de vie et de pensée, qui a toujours existé au large de l’Histoire. Les escales de ce voyage sont au nombre de cinq : une analyse socio-politique de la fin de la modernité, une investigation qui remonte aux origines de la culture ; l’xamen de diverses tentatives de refondation sociale à travers le monde ; la question, posée encore trop timidement par l’écologie, de l’habitation de la Terre, et enfin, une critique de la situation contemporaine de l’art.
Presse
En deux livres jalonnant ce qui est peut-être le vrai voyage postmoderne, Kenneth White poursuit sa quête géopoétique.À tous ceux qui, partagés entre dégoût et désir, sentent plus que jamais le besoin de s’écarter, de se frayer un passage vers un monde agrandi et premier, les livres de Kenneth White sont un vrai bonheur. S’y incarnent une clairvoyance, un sens du réel, un dynamisme, qui allègent, ouvrent des espaces, proposent des voies vers une vie plus dense, un esprit plus large, un rapport au monde plus sensuel.

Cet essai commence par une analyse sociopolitique de l’empire de la « médiocratie » : standardisation massive, désubstrantialisation de la vie alliée à une « twitterisation des esprits ». Que faire face à cette infantilisation générale ? Pour tenter de répondre à ce défi, Kenneth White dresse la cartographie complexe des événements qui ont conduit l’homme à s’isoler du reste du vivant et à se replier sur lui-même avant d’explorer ce que « l’intelligence chercheuse » – Whitman, Thoreau, Nietzsche, Segalen, Heidegger, Hölderlin, Rilke… – a déjà pu nous proposer.  « Finis les refuges auprès du Sacré, de l’Être, des essences », ou des ailleurs. Tout se joue ici et maintenant. Il s’agit d’être ouvert aux passages, d’être capable de vivre modestement hors des espaces codés. De s’inspirer des exemples du cheminement de quelques-uns, de comprendre que le chemin se fraye et s’expérimente, d’où le concept de « nomadisme intellectuel ». Il faut retrouver un sens de la perception fraîche du monde, celle des premiers voyageurs « se déplaçant sur une terre d’où la glace venait juste de se retirer ». Il est urgent de penser une géopoétique rayonnante capable de prendre la relève des récits historiques et métaphysiques épuisés. D’ouvrir des portes sur une « atopie », ce site vierge « où l’être peut sortir de lui-même et se réaliser », urgent de fonder autrement la vie humaine, de conduire l’esprit vers des territoires inédits de l’être et  une manière délivrée d’être au monde.
     Richard Blin, Le Matricule des Anges, n° 162, avril 2015.


Passionnant mais totalement déroutant, cet essai revisite les XIXe et XXe siècles à leur périphérie. Naviguant entre les époques et les écoles, Au large de L’Histoire est une gigantesque errance. Géographique, historique, philosophique… poétique, aussi.
Drôle d’ouvrage. Est-ce de l’histoire, de la philosophie, de la poésie ? Un peu de tout cela. Kenneth White développe ici son concept de géopoétique. Les définitions sont nombreuses, on retiendra celle-ci : « la création d’une synthèse entre le monde extérieur et soi, soi et le monde extérieur recréés dans un troisième objet qui est une synthèse ». Le philosophe, ancien disciple de Gilles Deleuze, se penche ici sur les questions de la modernité (et sa fin supposée), de l’errance, du nomadisme, mais aussi des lieux, de l’habitat. Se côtoient Stefan Zweig et les penseurs sanskrits, Walt Whitman et Heidegger, Rimbaud et Hölderlin, Marx et Rilke. Plus qu’un étalage stérile, l’érudit éclaire les travaux picturaux de Malevitch à la lumière de Nietzsche et du biologiste D’Arcy Thompson. C’est une affaire de ponts jetés entre divers savoirs et disciplines. Cependant, en s’appuyant sur le rapport à la nature et sur des penseurs, artistes ou philosophes appartenant à l’avant-garde, White n’évoque jamais les rapports sociaux qui traversent, agitent et font avancer le monde. On peut le regretter. Nous étions cependant prévenus : l’Ecossais se situe « au large » de l’Histoire.
     Thibaut Allemand, Let’sMotiv