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Kenneth White et la géopoétique

Divers auteurs. Textes réunis sous la direction de Laurent Margantin.
Paris, L’Harmattan, 2006.

Préface de Laurent Margantin (extraits)

     Je me souviens de ce jour de l’été 1991 où j’ai acheté au Quartier latin à Paris le premier numéro des Cahiers de Géopoétique. Objet singulier, frappant par la carte étoilée d’Albertin de Virga de 1409 en couverture, objet que j’emportai avec moi pour le découvrir au calme aux jardins du Luxembourg à côté.
     […]
     L’éditorial du premier numéro des Cahiers de Géopoétique commence ainsi : « On parle beaucoup de culture. Dans les civilisations avancées, cela est en passe de devenir la préoccupation principale. Mais l’accumulation culturelle en soi ne mène à rien. Ce qui nous manque – au-delà de toutes les « déstructurations », au-delà de tous les « postmodernismes » – c’est un nouveau contexte global : l’horizon d’un monde. C’est dans cette aire de recherche (très ouverte, non encore définie) que se place la géopoétique. » Dès ce premier numéro s’opèrent des jonctions inédites entre poétique et topologie, géologie et symbolique (sur l’atoll), psychologie et poétique du paysage, peinture et géographie, et un paysage planétaire se dresse des Alpes aux Andes, de la sierra californienne à l’Arizona. La parole poétique côtoie une écriture plus philosophique, Lapérouse n’est pas loin de Spinoza.
     […]
     Il y a un plus de quinze ans, dans le contexte culturel sclérosé de l’époque (qui n’a fait que se dégrader, les marchands de soupe ayant étendu leur pouvoir de manière sans doute irréversible sur le milieu de l’édition), une telle entreprise représentait un grand souffle d’air, et allait se poursuivre par un beau déploiement d’énergies inédites, avec notamment la création de quelques ateliers de par le monde. On se rendra compte dans quelques années du travail accompli, lorsque la marée de l’époque, qui recouvre tout de ses bavardages et de ses futilités, se sera retirée.
     Continuer, élargir le mouvement géopoétique, c’est donc l’aborder dans un espace toujours plus ouvert, autant sur le plan géographique et culturel qu’historique, tout en maintenant les bases solides qui sont les siennes. Dans les études rassemblées ici, c’est la dimension universelle de l’œuvre de Kenneth White et du « concept opérateur » qui est au centre de la réflexion, loin des compartimentages idéologiques et des effets de mode intellectuels. Il y est question de l’Orient et de l’Islam, mais aussi de neurosciences, de phénoménologie, de surréalisme, toutes sciences, poétiques et philosophies qui contiennent en germe une autre approche et une autre expérience du réel. La géopoétique n’est pas une idéologie de plus, elle se caractérise plutôt par sa démarche syncrétique, ouverte qu’elle est à d’autres cultures, à d’autres savoirs, à d’autres champs d’expérience. C’est ce qui nous occupe ici : non pas seulement revenir sur les « fondamentaux » (ils sont bien sûr présents), mais pousser plus loin la réflexion, tenter de nouvelles voies, s’avancer dans un champ inconnu.

Laurent Margantin est écrivain et enseignant. Il a notamment publié Venir au vent (poèmes, Atelier du héron), La forme poétique du monde, anthologie du romantisme allemand (José Corti), Système minéralogique et cosmologie chez Novalis, ou les plis de la terre (L’Harmattan).

Extraits
Table des matières

Préface de Laurent Margantin

I. AUX LIMITES DE LA LITTÉRATURE
Hugues Robaye : En arpentant Le Grand Rivage : l’autopoétique de Kenneth White
Matteo Meschiari : Le paysage verbal de Kenneth White
Tony McManus : Kenneth White : la route radicale
Fabio Scotto : Kenneth White et Blaise Cendrars

II. L’IDÉE DE MONDE : POÉSIE ET PHILOSOPHIE
Marco Fazzini : Kenneth White : espace et esprit
Catherine Chauche : Géopoétique et phénoménologie
Marie-Luise Latsch : Kenneth White et la pensée taoïste
Jean Delacour : Quelques propriétés d’une structure monde chez Kenneth White
Régis Poulet : Nietzsche, Heidegger et l’Asie : suivre les hautes erres
Pierre Jamet : La pensée planétaire selon Kenneth White

III. LE GRAND CHAMP GÉOPOÉTIQUE
Laurent Margantin : Kenneth White et André Breton
Michèle Duclos : Les chemins transdisciplinaires de la géopoétique
Khalid Hajji : D’Ibn Khaldun à Kenneth White
Christian Wacrenier : La question du temps dans la géopoétique whitienne